Actes des Apôtres – Chapitre 13

Actes des Apôtres chapitre 13 – Paul et Barnabas envoyés par l’Esprit Saint

Dans ce treizième chapitre des Actes des Apôtres, l’Église vit un nouvel élan missionnaire : à Antioche, sous l’inspiration directe du Saint-Esprit, Barnabas et Saul sont mis à part, consacrés et envoyés. Ce n’est plus seulement Jérusalem qui rayonne, mais une communauté païenne devenue véritable berceau de la mission.

De Chypre à Antioche de Pisidie, Paul (désormais appelé ainsi) annonce la Parole avec puissance. Un magicien s’oppose à l’Évangile et est frappé de cécité, tandis qu’un proconsul païen croit, touché par la force de Dieu. Puis, dans la synagogue, Paul retrace toute l’histoire d’Israël pour montrer qu’elle converge vers Jésus, Sauveur et Seigneur.

Ce chapitre raconte une double dynamique : l’accueil émerveillé de la Bonne Nouvelle par les païens, et la résistance jalouse de certains Juifs. Rejeté par une partie de son peuple, Paul se tourne résolument vers les nations, accomplissant la prophétie : « Je t’ai établi pour être la lumière des nations. » L’Évangile commence ainsi à se répandre « jusqu’aux extrémités de la terre ».

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Chapitre 13 : Mission de Barnabas et Paul & annonce de l’Évangile aux nations

(Version Louis Segond 1910 — texte intégral, versets numérotés)

1. Il y avait dans l’Église d’Antioche des prophètes et des docteurs : Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaën, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul.

2. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés.

3. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir.

4. Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie, et de là ils s’embarquèrent pour Chypre.

5. Arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean comme aide.

6. Ayant traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, nommé Bar-Jésus,

7. qui était avec le proconsul Sergius Paulus, homme intelligent. Ce dernier fit appeler Barnabas et Saul, et manifesta le désir d’entendre la parole de Dieu.

8. Mais Élymas, le magicien (car c’est ce que signifie son nom), leur faisait opposition, cherchant à détourner de la foi le proconsul.

9. Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli du Saint-Esprit, fixa les regards sur lui,

10. et dit : Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur ?

11. Et maintenant, voici, la main du Seigneur est sur toi ; tu seras aveugle, et pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt, l’obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et il cherchait, en tâtonnant, des personnes pour le conduire.

12. Alors le proconsul, voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur.

13. Paul et ses compagnons s’étant embarqués à Paphos, se rendirent à Perge, en Pamphylie. Jean se sépara d’eux et retourna à Jérusalem.

14. De Perge ils poursuivirent leur route, et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s’assirent.

15. Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Hommes frères, si vous avez quelque exhortation à adresser au peuple, parlez.

16. Paul se leva, et, ayant fait signe de la main, dit : Hommes Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez !

17. Le Dieu de ce peuple d’Israël a choisi nos pères. Il mit ce peuple à part pendant son séjour au pays d’Égypte, et il l’en fit sortir par son bras puissant.

18. Il les nourrit près de quarante ans dans le désert ;

19. puis, ayant détruit sept nations au pays de Canaan, il leur en accorda le territoire comme propriété.

20. Après cela, durant environ quatre cent cinquante ans, il leur donna des juges jusqu’au prophète Samuel.

21. Ils demandèrent alors un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans.

22. Puis, l’ayant rejeté, il leur suscita pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils d’Isaï, homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés.

23. C’est de sa postérité que Dieu, selon sa promesse, a suscité à Israël un Sauveur, qui est Jésus.

24. Avant sa venue, Jean avait prêché le baptême de repentance à tout le peuple d’Israël.

25. Et lorsque Jean achevait sa course, il disait : Je ne suis pas celui que vous pensez, mais voici, il vient après moi quelqu’un dont je ne suis pas digne de délier les souliers.

26. Hommes frères, enfants de la race d’Abraham, et vous qui craignez Dieu, c’est à vous que cette parole de salut a été envoyée.

27. Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs, en ne reconnaissant point Jésus, ont accompli les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat.

28. Quoique n’ayant trouvé en lui rien qui fût digne de mort, ils ont demandé à Pilate de le faire mourir.

29. Et, après qu’ils eurent accompli tout ce qui est écrit de lui, ils le descendirent de la croix et le déposèrent dans un sépulcre.

30. Mais Dieu l’a ressuscité des morts.

31. Il est apparu pendant plusieurs jours à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple.

32. Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères,

33. Dieu l’a accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit dans le psaume second : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui.

34. Qu’il l’ait ressuscité des morts, de telle sorte qu’il ne retournera pas à la corruption, c’est ce qu’il a déclaré en disant : Je vous donnerai les saintes promesses faites à David, ces grâces assurées.

35. C’est pourquoi il dit encore ailleurs : Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.

36. Or David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort, a été réuni à ses pères, et a vu la corruption.

37. Mais celui que Dieu a ressuscité n’a pas vu la corruption.

38. Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé,

39. et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse.

40. Ainsi, prenez garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes :

41. Voyez, contempteurs, soyez étonnés et disparaissez, car je vais faire en vos jours une œuvre, une œuvre que vous ne croiriez pas, si on vous la racontait.

42. Lorsqu’ils sortirent, les gens les prièrent de parler le sabbat suivant sur les mêmes choses.

43. Et, à la sortie de la synagogue, les Juifs et les prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas, qui s’entretenaient avec eux et les exhortaient à persévérer dans la grâce de Dieu.

44. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu.

45. Les Juifs, voyant la foule, furent remplis de jalousie, et ils s’opposaient à ce que disait Paul, en le contredisant et en l’injuriant.

46. Paul et Barnabas leur dirent avec assurance : C’est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens.

47. Car ainsi nous l’a ordonné le Seigneur : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre.

48. Les païens se réjouissaient en entendant cela, et ils glorifiaient la parole du Seigneur ; et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.

49. La parole du Seigneur se répandait dans tout le pays.

50. Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de distinction et les principaux de la ville ; ils provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et les chassèrent de leur territoire.

51. Paul et Barnabas secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds, et allèrent à Icone,

52. tandis que les disciples étaient remplis de joie et du Saint-Esprit.

Note : texte de la traduction Louis Segond 1910 (domaine public).

Pour aller plus loin : comprendre & vivre Actes 13

Pourquoi le Saint-Esprit parle-t-il explicitement à l’Église d’Antioche pour choisir Barnabas et Saul ?

Parce que la mission n’est pas d’abord une idée humaine, mais un appel de Dieu. À Antioche, ce n’est pas un plan stratégique qui envoie Barnabas et Saul, c’est la voix même de l’Esprit.

L’Église ne décide pas seulement “qui est doué pour quoi” : elle discernne ceux que Dieu met à part. Le jeûne, la prière, l’écoute commune créent un espace où la volonté de Dieu peut être reconnue.

Actes 13 rappelle que toute vraie mission commence ainsi : Dieu appelle, l’Église confirme, les apôtres partent.

Pourquoi la communauté jeûne-t-elle et prie-t-elle avant d’imposer les mains ?

Parce que la mission est un acte spirituel, pas un simple envoi fonctionnel. Par le jeûne et la prière, l’Église reconnaît que la fécondité de l’annonce vient de Dieu seul.

L’imposition des mains n’est pas un geste magique, mais le signe que les envoyés sont portés par la foi de toute la communauté.

Dieu confie une mission à des personnes concrètes, mais Il la porte avec tout son peuple.

Pourquoi Paul affronte-t-il si sévèrement Élymas le magicien ?

Élymas ne se contente pas d’être sceptique : il s’oppose activement à la Parole et tente de détourner un homme de la foi. Il se place entre Dieu et le cœur du proconsul.

Paul, rempli du Saint-Esprit, dévoile ce qui se joue réellement : une lutte spirituelle. La cécité temporaire d’Élymas manifeste extérieurement l’aveuglement intérieur dans lequel il se trouve.

Ce passage rappelle que l’annonce de l’Évangile rencontre parfois des résistances qui ne sont pas seulement psychologiques, mais spirituelles.

Pourquoi la foi du proconsul Sergius Paulus est-elle importante ?

Parce qu’elle montre que la Parole de Dieu n’est pas réservée aux “petits milieux religieux”. Elle touche aussi un haut responsable romain, homme cultivé et “intelligent”.

Sergius Paulus ne croit pas simplement à cause du miracle, mais parce qu’il est frappé par “la doctrine du Seigneur”. Il découvre que la vérité de l’Évangile est plus solide que les tours de magie et les illusions.

Dieu veut rejoindre tout homme, des humbles aux personnes en responsabilité, sans faire acception de rang social.

Pourquoi, à partir de ce chapitre, Saul est-il surtout appelé « Paul » ?

Le texte souligne : « Saul, appelé aussi Paul ». Ce changement de nom marque le passage de la mission centrée sur le monde juif à une mission tournée vers les nations.

Paul est un nom romain, plus adapté à sa vocation d’apôtre des païens. Sa vie entière devient pont entre Israël et le monde grec et romain.

Quand Dieu appelle, il ne détruit pas notre histoire, mais il la fait passer à un autre niveau : il configure notre identité à la mission.

Pourquoi Paul commence-t-il sa prédication en rappelant toute l’histoire d’Israël ?

Parce qu’il ne présente pas Jésus comme une rupture totale, mais comme l’accomplissement de tout ce que Dieu a déjà fait. Il montre une continuité : patriarches, exode, juges, rois, David… jusqu’au Christ.

Les promesses faites aux pères ne sont pas annulées, mais réalisées en Jésus. La foi chrétienne n’est pas un ajout tardif, elle est le fruit mûr d’une longue histoire de fidélité divine.

Paul annonce un Dieu qui tient parole, un Dieu qui ne trahit jamais ses promesses.

Pourquoi Paul insiste-t-il autant sur la résurrection et la “non-corruption” du corps de Jésus ?

Parce que la résurrection est le cœur de la Bonne Nouvelle : Jésus n’est pas seulement un prophète mort, mais le Vivant pour toujours. Contrairement à David, qui a vu la corruption, Jésus ne connaît pas la décomposition du tombeau.

En citant les Psaumes, Paul montre que les Écritures annonçaient déjà ce mystère. La résurrection est le sceau par lequel Dieu confirme que Jésus est vraiment son Fils.

Sans résurrection, il n’y a pas d’Évangile ; avec elle, tout bascule dans l’espérance.

Que veut dire Paul lorsqu’il annonce la justification par Jésus, et non par la loi de Moïse ?

Paul ne méprise pas la loi : il reconnaît qu’elle a été un don de Dieu pour éduquer son peuple. Mais il affirme qu’aucune observance ne peut, à elle seule, justifier, c’est-à-dire rendre vraiment juste devant Dieu.

Ce que la loi ne pouvait accomplir, Jésus le réalise par sa mort et sa résurrection. En croyant en Lui, le cœur est pardonné, réconcilié, libéré.

La grâce n’est pas une récompense, c’est un don gratuit reçu dans la foi.

Pourquoi Paul met-il en garde contre les paroles des prophètes : « Voyez, contempteurs… » ?

Il rappelle un avertissement ancien adressé à ceux qui se ferment à l’œuvre de Dieu. La tentation est de mépriser ce que Dieu fait, parce que cela dépasse nos catégories ou nos habitudes.

Paul avertit : Dieu est en train d’accomplir une œuvre que certains ne croiront même pas si on la leur raconte. Le danger n’est pas de manquer des informations, mais de se refermer intérieurement.

Actes 13 nous invite à ne pas devenir des “contempteurs”, mais des chercheurs de la lumière de Dieu.

Pourquoi la prédication de Paul provoque-t-elle à la fois enthousiasme et jalousie ?

La Parole touche profondément ceux qui l’écoutent avec un cœur ouvert : presque toute la ville afflue pour entendre l’Évangile. Mais ce même mouvement suscite la jalousie de certains qui se sentent menacés dans leur influence.

L’Évangile est une bonne nouvelle, mais il bouscule les équilibres, les places établies, les sécurités religieuses. Il révèle ce qu’il y a dans le cœur : accueil humble ou résistance orgueilleuse.

Quand le Christ se rapproche, il console les pauvres et dérange les installés.

Que signifie la phrase : « Nous nous tournons vers les païens » ?

Paul et Barnabas constatent le refus d’une partie de leurs frères juifs. Ils ne renient pas leur peuple, mais ils prennent acte de ce rejet et obéissent à l’appel de Dieu de porter la lumière aux nations.

En citant : « Je t’ai établi pour être la lumière des nations », Paul montre qu’il accomplit une mission prophétique. L’Évangile n’est pas confisqué par un groupe : il est destiné à tout homme.

Quand une porte se ferme, Dieu en ouvre une autre, parfois plus grande que ce que l’on imaginait.

Pourquoi les disciples sont-ils “remplis de joie et du Saint-Esprit” malgré la persécution ?

Humainement, ils viennent d’être chassés de la ville. Mais spirituellement, ils ont la certitude d’avoir servi fidèlement l’Évangile et d’avoir vu la Parole se répandre.

Leur joie ne dépend pas de l’accueil qu’ils reçoivent, mais de la présence du Saint-Esprit en eux. Ils savent que la mission continue ailleurs, parce que la Parole de Dieu n’est pas enchaînée.

Actes 13 enseigne une joie qui ne se brise pas avec l’échec apparent, parce qu’elle est enracinée dans la fidélité de Dieu, non dans les applaudissements du monde.

Que me dit concrètement Actes 13 pour ma vie aujourd’hui ?

Que Dieu continue d’appeler, au cœur de l’Église, des hommes et des femmes à une mission particulière, et que cet appel naît dans la prière, le jeûne et l’écoute de l’Esprit.

Que Jésus est le centre de l’histoire, celui qui accomplit les promesses, pardonne les péchés et justifie par la foi. Que son Évangile est pour tous, et qu’aucun passé, aucune culture, aucune position sociale n’est un obstacle pour Lui.

Actes 13 t’invite à laisser l’Esprit orienter ta vie, à accueillir la Parole sans jalousie ni peur, et à te réjouir de voir la lumière du Christ atteindre même les “extrémités” de ton propre monde.

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