Prière pour pardonner une injustice avec le Christ et Saint Étienne

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

Seigneur Jésus, Toi qui as été trahi, jugé injustement, flagellé, cloué sur la croix, regarde mon cœur blessé par l’injustice. J’ai été heurté(e), nié(e), humilié(e), parfois trahi(e) par ceux que j’aimais ou en qui j’avais confiance.

Je t’apporte aujourd’hui ma colère silencieuse, mon chagrin caché, ma difficulté à comprendre, à digérer, à avancer. Je n’ai pas la force de pardonner. Mais Toi, Seigneur, Tu as tout vécu. Tu n’as pas fui l’injustice, Tu l’as transfigurée par l’amour.

Donne-moi Ton Cœur doux et humble. Remplis-moi de Ton Esprit Saint, Lui qui souffle la paix au cœur même de la tempête. Guéris ce qui saigne en moi, nettoie ce qui s’envenime. Fais que je ne devienne pas prisonnier(ère) de cette blessure. Brise les chaînes de la rancune et du ressentiment.

Je choisis aujourd’hui, avec ton aide, de Te confier cette injustice. Je la place dans Tes plaies, là où tout peut être renouvelé. Je prie non seulement pour ma propre guérison, mais aussi pour la personne qui m’a blessé(e), même si cela me coûte. Apprends-moi à espérer pour elle ce que Tu espères pour moi : la vie et la paix.

Saint Étienne, premier martyr du Christ, toi qui as prié pour ceux qui te lapidaient, enseigne-moi cette liberté surnaturelle. Obtiens-moi la grâce d’un pardon vrai, profond, qui me libère et qui glorifie Dieu. Amen.

Pourquoi pardonner quand c’est injuste ?

Pardonner, ce n’est pas nier le mal, ni minimiser la souffrance. C’est refuser que l’injustice ait le dernier mot. C’est entrer dans la logique du Christ, qui a choisi l’amour plutôt que la vengeance. Le pardon chrétien est un acte de foi radical : il dit que Dieu est plus grand que le mal subi.

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Luc 6, 27)

Le Christ ne demande pas l’impossible : Il le rend possible. Il est notre force. Lui seul peut nous faire traverser l’amertume pour toucher la paix. En pardonnant, je redeviens libre, je sors de l’enfermement intérieur, et je permets à Dieu d’agir dans mon histoire.

Saint Étienne : un modèle bouleversant de pardon

Premier martyr chrétien, Étienne est tué à coups de pierres après un procès truqué. Et pourtant, dans son dernier souffle, il prie :

« Seigneur, ne leur impute pas ce péché. » (Actes 7, 60)

Ce cri est un écho direct de celui du Christ en croix. C’est aussi un acte prophétique : l’un de ses bourreaux, Saul, deviendra Paul, l’un des plus grands apôtres. Le pardon de Saint Étienne a ouvert une brèche dans un cœur de pierre. C’est souvent ainsi que Dieu agit.

Le Catéchisme : pardonner n’est pas un choix, c’est une vocation

Le pardon est une exigence évangélique. Il fait partie de la prière que Jésus Lui-même nous a enseignée :

« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » (Matthieu 6, 12)

Catéchisme de l’Église catholique (§2840) : « Il n’est pas scandaleux que Dieu nous lie à notre propre comportement ? […] Mais notre cœur, s’il est sincère, répond à sa grâce : Pardonner à autrui est une participation à l’amour miséricordieux de Dieu. »

Ce n’est donc pas une simple vertu, mais un chemin de sainteté. Pardonner, c’est devenir semblable au Christ. Et c’est aussi offrir à l’autre une chance de se convertir.

Des moyens concrets pour avancer vers le pardon

• Confesser sa blessure dans la prière ou devant un prêtre : mettre des mots sur ce que l’on ressent.
• Offrir une messe pour la personne qui nous a blessé(e), même sans lui parler.
• Écrire une lettre à Dieu pour Lui dire ce que l’on ne peut pas encore pardonner.
• Méditer la Passion du Christ, particulièrement le moment où Il pardonne sur la Croix.
• Faire un acte symbolique : brûler la lettre ou déposer une pierre devant une croix.

Pardonner, c’est déjà commencer à aimer

Le pardon n’efface pas le passé, mais il ouvre un futur. C’est un acte d’amour envers Dieu, envers soi-même, et parfois même envers l’autre. Un cœur blessé qui pardonne devient un cœur semblable à celui du Christ : transpercé, mais vivant.

Si tu es blessé(e), ne reste pas seul(e). L’Église, par les sacrements et la communion des saints, t’accompagne. Le Cœur de Jésus t’attend pour te relever. Et Saint Étienne, depuis le ciel, prie pour que ton cœur devienne un foyer de paix, même après l’injustice.

Questions fréquentes sur le pardon après une injustice : guérison, liberté et grâce

Est-il obligatoire de pardonner selon l’Église catholique ?

Oui, le pardon est une exigence fondamentale de la foi chrétienne. Jésus Lui-même nous l’enseigne dans le Notre Père, et Il le vit jusque sur la Croix. Cela dit, l’Église reconnaît que le pardon est un chemin. Il peut demander du temps, de la grâce et un accompagnement spirituel. Il ne s’agit pas d’un acte magique, mais d’un processus libre et soutenu par Dieu.

Peut-on pardonner sans oublier ce qui a été fait ?

Oui. Pardonner n’est pas effacer ou nier le mal. C’est refuser qu’il dicte encore notre vie. Le souvenir peut rester, mais il est transformé : au lieu de raviver la haine ou la souffrance, il devient l’occasion d’un acte d’amour, d’offrande à Dieu, et parfois de compassion pour d’autres blessés.

Faut-il se réconcilier avec la personne qui nous a fait du mal ?

Pas forcément. Le pardon est un acte personnel et spirituel, qui ne dépend pas de l’attitude de l’autre. La réconciliation, elle, implique deux volontés libres. Si l’autre persiste dans le mal, il est parfois prudent ou nécessaire de prendre de la distance. Le pardon n’est pas une naïveté ou une autorisation au mal, mais une libération intérieure.

Existe-t-il des saints qui ont pardonné dans des situations extrêmes ?

Oui, de nombreux saints ont incarné le pardon dans des conditions humaines terribles :

• Sainte Maria Goretti, poignardée à 11 ans, a pardonné son agresseur avant de mourir.
• Saint Jean-Paul II a visité en prison l’homme qui avait tenté de l’assassiner.
• Saint Étienne, comme déjà évoqué, a prié pour ses bourreaux en rendant l’âme.

Leur exemple montre que le pardon est possible avec la force de Dieu, même dans les cas les plus extrêmes.

Comment le sacrement de réconciliation peut-il m’aider à pardonner ?

La confession est un lieu où Dieu me pardonne mes propres fautes et me donne la force de pardonner à mon tour. C’est aussi un espace où l’on peut déposer sa douleur, sa colère, ses blessures. Le prêtre peut donner un éclairage spirituel précieux, et surtout une parole de paix venant du Christ Lui-même.

Et si je veux pardonner, mais que je n’y arrive pas ?

C’est déjà un début de grâce. Vouloir pardonner, même sans y parvenir pleinement, ouvre le cœur à l’action de Dieu. Tu peux en faire une prière quotidienne : « Seigneur, je veux pardonner, mais aide-moi. » Avec le temps, la prière, les sacrements et l’accompagnement, le pardon mûrira comme un fruit spirituel. Dieu ne demande pas l’impossible d’un coup, mais un pas de foi sincère.

Quelle parole de la Bible peut m’accompagner sur ce chemin ?

Tu peux méditer cette parole forte de Jésus sur la Croix :

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23, 34)

Elle révèle la source du pardon : l’amour infini du Père pour tous, même pour ceux qui Le rejettent. Cette parole peut devenir une lampe sur ton chemin de guérison.