Église Saint-Jean-Baptiste d’Étrigny : histoire, foi et restauration

Au cœur des paysages doux et vallonnés de la Saône-et-Loire, l’église Saint-Jean-Baptiste d’Étrigny demeure depuis des siècles le repère silencieux d’un village façonné par la foi, le travail de la terre et la mémoire bénédictine.
Marquée par les incendies, les reconstructions et les défis du temps, elle se dresse encore comme une sentinelle de pierre, humble mais essentielle. Aujourd’hui, ses façades fragilisées appellent notre aide pour préserver ce patrimoine spirituel unique.
Alors que de nombreuses églises rurales de Saône-et-Loire subissent un vieillissement accéléré, celle d’Étrigny atteint un moment décisif : intervenir maintenant, c’est éviter des dégradations plus lourdes — et des coûts bien plus élevés — dans les années à venir. La restauration devient une nécessité pour protéger un héritage irremplaçable.
Une histoire marquée par le feu, la reconstruction et la foi
Les origines de l’église d’Étrigny remontent au Moyen Âge, lorsqu’elle servait de lieu de prière à un ancien hospice bénédictin rattaché à l’influence de Cluny.
Consacrée à Saint Jean-Baptiste, elle fut ravagée en 1362 par les Écorcheurs, bandes armées qui dévastèrent de nombreux villages bourguignons.
Des vestiges subsistèrent, trop exigus pour accueillir tous les paroissiens, mais suffisamment forts pour maintenir la vie spirituelle du village.
Au XVIIIe siècle, l’architecte chalonnais Charles Grivaux proposa en 1768 une reconstruction complète. Sous l’impulsion du curé Philbert Genetet, également député à l’Assemblée constituante, l’édifice actuel fut achevé en 1773, devenant l’un des plus harmonieux du diocèse.
L’église conserve aujourd’hui les caractéristiques emblématiques des constructions religieuses bourguignonnes : pierres locales, volumes sobres mais robustes, orientation traditionnelle vers l’est et un clocher dont la silhouette veille sur le village.
Redonner souffle aux pierres : le grand chantier des façades
Depuis les années 1980, plusieurs interventions ont contribué à préserver l’édifice : jointoiement du clocher, rénovation de la flèche, enduit de la façade sud et consolidation d’une poutre essentielle à la stabilité de la structure.
Le nouveau chantier vise le ravalement complet des façades est et ouest, avec :
- un ravalement à pierres beurrées respectueux des techniques traditionnelles ;
- un enduit teinté dans la masse pour harmoniser l’ensemble ;
- une mise en sécurité durable contre intempéries et infiltrations.
Le début des travaux est prévu pour juillet 2025.
Saint-Jean-Baptiste d’Étrigny : repères historiques
- 1362 : Incendie par les Écorcheurs.
- 1768 : Projet de reconstruction de Charles Grivaux.
- 1773 : Nouvelle église achevée.
- 1985 : Premiers travaux modernes.
- Juillet 2025 : Début du chantier actuel.
Un sanctuaire vivant : la foi d’un village, la mémoire d’une terre
L’église d’Étrigny est plus qu’un monument : c’est une mémoire habitée. Ici, des générations ont reçu le baptême, prié devant l’autel, et confié leurs joies et leurs peines à la lumière de Saint Jean-Baptiste.
Préserver cette église, c’est permettre à la prière de continuer de s’élever, et à la beauté des pierres de continuer d’élever les âmes.
Grâce à l’engagement de l’Association Bat leur Cœur et à la mobilisation locale, ce projet rappelle l’importance de sauvegarder les églises rurales, témoins silencieux de notre foi et de notre histoire.
Préserver une église, ce n’est pas seulement sauver des pierres : c’est laisser une lumière allumée pour ceux qui viendront après nous.
Église de Saint-Pierre de Moléans